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4 Etoiles Classica – CD Reber – Juin 2016 •

Le 17 juin 2016

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Napoléon-Henri Reber : Trios No. 2, 4 & 6
Distinction 4 Etoiles Classica

Ainsi que son prénom ne le laisse pas supposer, Napoléon-Henri Reber n’a rien d’un révolutionnaire musical ; Saint-Saëns, peu après la mort de Reber en 1880, écrivait « Reber n’a jamais compris qu’un artiste cherchât dans son art un autre but que cet art lui-même ; il ne savait pas jouer des coudes pour arriver aux premières places ; comme l’hermine de la fable, il restait prudemment sur la rive, si le fleuve à traverser ne lui paraissait pas être d’une limpidité parfaite. On le voit, il n’était guère de son temps, ni d’aucun temps. » Et en effet, malgré les courants d’idées qui entraînaient à cette époque la plupart des artistes dans la voie du romantisme, Reber s’attacha aux compositeurs du passé et chercha à maintenir leur souffle dans ses œuvres. L’influence de Bach se lit dans son talent de contrepointiste, ainsi que dans les formes majestueuses de certains mouvements finals; celle de Mozart et d’Haydn, empreinte d’un certain classicisme, est peut-être plus forte encore dans les Trios avec piano; et le style des vieux maîtres français, tel Rameau, se perçoit ici et là dans des formules mélodiques. Ces influences s’équilibrent avec une recherche de nouveauté audible avant tout sur le plan harmonique et rythmique, avec des enchaînements d’accords souvent travaillés et ingénieux que n’auraient renié ni Schumann ni Brahms. En dépit de son relatif succès, Reber chercha peu l’éloge public et la promotion de ses compositions, mais se produisit souvent en huis clos, au sein d’une petite coterie amicale d’amis et d’interprètes dévoués à son style et à ses œuvres. Comme le décrit un article de La Quotidienne de 1834, Reber « recherche peu le bruit; il produit sans précipitation; il attend sans crainte et peut-être sans désir l’heure toujours dangereuse de la publicité ». Les Trios pour piano appartiennent à une période relativement tardive de la vie de Reber, datant respectivement de 1840, 1864 et 1876. Leurs dates de composition et de création offrent ainsi des instantanés sonores des styles appréciés respectivement sous la Monarchie de Juillet, le Second Empire et au début de la Troisième République. Ces petites perles oubliées sont restituées avec amour et passion par le magnifique Trio Élégiaque, qui s’affirme depuis plus de dix ans comme l’un des ensembles de musique de chambre incontournables dans le paysage musical ; il est aujourd’hui composé de Philippe Aïche au violon (premier violon solo de l’Orchestre de Paris), Virginie Constant au violoncelle (lauréate du Concours Maria Canals) et François Dumont au piano (lauréat du Concours Chopin et du Concours Reine Elisabeth de Belgique). © SM/Qobuz

 


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